Au Carême sont associées les trois clés que j’appelle les trois « P » : partage, pénitence ou jeûne, prière. Cela évoque, peut-être, pour certains, un temps d’austérité mais ne serait-ce pas plutôt un temps pour retrouver l’essentiel à travers, par exemple, une nourriture plus frugale, une amitié partagée, du temps occupé autrement qu’à courir comme nous le faisons bien souvent ?

Jésus s’est retiré au désert pour se rapprocher de son Père, vivre pleinement son essentiel, son intimité avec Dieu son Père. À nous aussi de rapprocher notre cœur du cœur de Dieu ! Comme Jésus s’est dépouillé pour nous devenir semblable - « il est devenu pauvre… pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8,9) -, chacun de nous est invité à se demander de quoi il peut se priver, « s’appauvrir » afin d’aider et enrichir les autres par sa « pauvreté ».

Toutefois, ce cheminement de Carême ne prend de sens que si nous nous laissons guider par la lumière de la Résurrection, cœur de notre foi. Dimanche après dimanche, laissons-nous gagner par la Parole qui nous aide à avancer, par l’espérance : « L’espérance fait reconnaître que la vie a un sens, que l’être humain a du prix, que rien n’est fatal » (Charles Péguy). « L’espérance c’est aussi avancer en demeurant attentif, le regard ouvert et le cœur en alerte » (Père Nieuvarts, Bayard Presse).

Avançons-nous sur ce chemin de Carême, chemin d’espérance en pleine confiance en Christ qui nous soutient. Le Carême n’est pas dans l’assiette (même allégée) mais dans le cœur et les actes de fraternité. Ainsi notre traversée du désert sera-t-elle plus facile !